En vous promenant dans la vieille ville de Riquewihr vous remarquerez des petites plaques en fonte à même la chaussée ou sur les maisons. Dans la plupart des communes elles sont remplacées par des bornes à incendie mais ici à Riquewihr « dans notre cité respectueuse des « antiquités », les petites plaques sont restées en place… avec effet d’intriguer les visiteurs nombreux, curieux au bon sens du terme !!! » (Robert LEHMANN).
Car ce sont de que l’on appelle des hydrants, en d’autres termes des prises d’eau pour l’incendie. Pour être plus précis, ces plaques nous indiquent l’emplacement des canalisations sur lesquelles on peut se brancher. Robert LEHMANN, vice-président et secrétaire de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Riquewihr nous en dit plus sur l’histoire de ces plaques.
L’installation d’un réseau de canalisations conduisant l’eau potable dans les maisons de la cité date de la fin du 19e siècle… à une période où l’Alsace était soumise aux lois allemandes, avec des textes officiels rédigés en allemand. Dès alors -puisque de tout temps on craignait les incendies dans ces localités anciennes entourées de fortifications protectrices, avec de ce fait un habitat très dense et des maisons qui se touchent l’une l’autre- on avait branché ces « hydrants » enterrés sur les canalisations d’eau principales, à même la chaussée, dans les rues pavées.
Le regard de l’hydrant était muni d’un couvercle ovale en fonte qui, après enlèvement, donnait accès à une ouverture filetée sur laquelle on vissait une colonne mobile qui permettait de brancher ensuite les tuyaux des pompiers. Une vanne qu’on ouvrait alimentait en eau sous pression les tuyaux pour l’arrosage des foyers d’incendie.
Les deux chiffres qui y figurent permettent de localiser avec précision ces hydrants, ce qui était particulièrement utile en hiver lorsque la chaussée était recouverte de neige ou de glace… Je me souviens que, dans ma jeunesse, les responsables municipaux et les pompiers avaient soin de veiller à l’accessibilité desdits hydrants dont ils dégageaient régulièrement la neige et la glace puis y répandaient du sel pour se prémunir contre le gel.
Les deux chiffres inscrits sur la petite plaque indiquaient, l’un, la distance au sol (à la verticale de la plaque, à angle droit) entre la façade de la maison, (en l’occurrence 3,70 m) et l’autre la distance entre ce point et l’hydrant (dans la direction de la flèche sans doute), soit 0,45 m. (…) Tous les quartiers de la cité devant pouvoir être desservis par ce réseau d’eau permettant de faire face au danger en cas d’incendie, explique le nombre de petites plaques ovales sur les maisons.
Le chiffre du haut (ci-dessus: 40) indiquerait le diamètre de la canalisation sur laquelle se brancher. Quand aux lettres placées au centre de la plaque, je n’ai pas encore leur signification précise. Mais il est tentant de rapprocher le H du mot Hydrant.
Quand à la fonderie de fabrication de ces plaques, il s’agit de BOPP & REUTHER MANNHEIM-WALDH
-Extrait catalogue Bopp & Reuther (1905 ?)-
Crédit photos: ©Denis CLAUDEL
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