Le contexteEn 1846 la fonderie Bouilliant dépose son brevet: des plaques en fonte aves lettres en relief. Il domine le marché français de la signalétique routière et remplace peu à peu les plaques et poteaux en bois ou autres matériaux. En 1861 le brevet tombe dans le domaine public, les fonderies de France et de Navarre se lancent sur ce marché à fort potentiel, le réseau de communication routière se développant à grande vitesse. L’alternative vient du Puy-de-Dôme en 1863: la société COL, puis GIRARD & COL, lance un nouveau procédé de fabrication: la plaque en zinc laminé avec inscriptions en zinc blanc mat.
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Les brevetsLa société Girard & Col est donc créée en 1863 à Clermont-Ferrand par J.B COL. Elle se situe au 18 rue de l’Hôtel-Dieu (en 1866) et /ou Place du Maréchal Fayolle ultérieurement. COL J.B ne se présente pas comme une fonderie mais comme un graveur. Deux brevets nationaux S.G.D.G sont déposés en bonne et due forme: le premier, daté du 21 septembre 1866 a pour objet: Inscriptions sur zinc laminé monté sur fer galvanisé. Le second brevet date de 1870, il peaufinera les inscriptions sur zinc laminé et portera donc sur: l’emploi du zinc blanc mat dans la fabrication des inscriptions. Les références des brevets sont respectivement 72887 et 89450; ils sont déposés par COL pour une durée de 15 ans et sont visibles sur le site de l’INPI (Institut national de la Propriété Intellectuelle). Malheureusement aucun dossier ne correspond à ces brevets. Toutefois la société n’attendra pas le dépôt de ces brevets pour déployer ses arguments commerciaux et passer des contrats avec notamment les Conseils Généraux. |
Un développement rapide dés 18631863 c’est l’année de la création de la Société Girard & Col, c’est aussi l’année durant laquelle les premières implantations de poteaux en fer avec plaques en zinc laminé dans le Puy-de-Dôme eurent lieu. Nous verrons d’ailleurs comment les autorités administratives de ce département -où était implantée la socièté- n’hésitèrent pas à encenser ce nouveau procédé de fabrication de plaques.
Les avantages sont clairement explicités dans les Annales des Ponts-et-Chaussées datant de 1876: cette publication, quand l’on sait que ces documents, dispensés sur l’ensemble du territoire national, était la référence incontournable pour déterminer dans ses choix l’Administration, eut une influence trés positive sur le développement du procédé. En outre la lecture de cette publication nous fournit des renseignements intéressants, non pas sur les procédés de fabrication (qui restent jusqu’en 1885 préservés de la concurrence par le brevet déposé) mais sur les matériaux ainsi que sur l’aspect visuel des plaques indicatrices. D’autre part un tableau nous renseigne sur les prix.
Quelques caractéristiques techniques, mais clairement orientées sur les aspects positifs: les procédés de fabrication sont moins onéreux
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ETIQUETAGE DES CHEMINS VICINAUX DANS LE PUY-DE-DÔME
Ces pages sont donc extraites du tome XXXIII du Recueil des Chemins Vicinaux, sur Gallica vous pouvez le consulter en intégralité ici.
La morale de cette histoire: 150 ans aprèsLa société JB COL & JB GIRARD fut un acteur majeur dans la mise en place des plaques et poteaux indicateurs en France. C’est indéniable, l’on retrouve aujourd’hui dans de nombreux départements sa marque de fabrique. Les contrats qu’elle passait portaient sur des quantités équivalentes à ceux de ses concurrents -les plaques en fonte avec lettres en relief. Mais force est de constater que le nombre de plaques ayant subsisté aujourd’hui est bien inférieur à celui en fontes. On peut expliquer cette disparité par deux arguments: lors de la mise en place de la signalétique moderne destinée aux voitures, les plaques en zinc laminé furent otées, les indications portées sur ces plaques étant la plupart du temps reprises en intégralité par les nouveaux panneaux. Ce qui n’était pas le cas pour les plaques en fonte sur lesquelles l’on pouvait trouver jusqu’à 10 ou 15 lignes d’indications. Les plaques en zinc laminé comportaient au maximm deux lignes. En outre, second argument, si elles ont bien résisté aux outrages du temps, l’affadissement des lettres blanches était néanmoins visible; or ces plaques, contrairement aux plaques en fonte, sont difficilement restaurables. Il n’existe pas de procédé de rechampissage de ces plaques, comme l’on peut en trouver explicité par les fonderies Varigney ou Bouilliant. A noter: il n’existe plus aucun poteau signé COL & GIRARD, mais là je ne demande qu’à être contredit !
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