Les plaques ariègeoises ont été inscrites dans la base de donnée du Patrimoine Mobilier Palissy. Le cadre de l’étude référençant ces données est une liste d’objets inscrits aux MH. Elles ont été référencées en juillet 1996 pour 48 d’entre elles, en 2000 pour 7 autres plaques. Si cette inscription, datant de 25 ans, est passée inaperçue, c’est sans doute pour une raison toute simple: elles ont été enregistrées dans la base comme plaques toponymiques avec une sous-appellation: plaques de chemin.
Il est clair que ces plaques sont directionnelles et en aucun cas toponymiques. En outre la locution « plaque de chemin » est inexistante dans les documents d’archives relatifs à ces objets. Nous trouvons effectivement sur ces plaques la mention de la commune comme de la voie sur laquelle elles se situent (en général pour l’Ariège Chemin de Grande Communication N°x.) En ce sens, et si n’y figuraient que ces inscriptions, ce seraient effectivement des plaques toponymiques. Mais elles ont été conçues et fabriquées pour une seule et unique raison: orienter les voyageurs dans la bonne direction. Le fléchage, la mesure des distances, les communes pointées, sont les inscriptions maîtresses de ces plaques. Ce sont avant tout des plaques directionnelles.
Rappelons qu’elles furent financées à la fois par les départements et par les communes pour la voierie secondaire, par les départements pour les routes Nationales et Départementales. Ce sont les agents voyers ou des Ponts-et-Chaussées (selon les départements) qui, après étude des besoins, déterminent les indications inscrites sur ces plaques et établissent des plans de pose. Le chaînage faisait également partie des travaux nécessaires à la mesure des distances, la aussi un travail des services départementaux à effectuer en amont de la fabrication.
Dans tous les documents d’époque, nous trouvons divers appellations pour désigner ces plaques: les plus employés étant plaque indicatrice ou panneau indicateur. Nous trouvons aussi les termes de poteaux indicateurs avec recharges. (voir § Terminologie dans Histoire des Plaques de Cocher)
Si toutes les plaques étaient positionnées sur des Chemins Vicinaux (de Grande Communication / d’Intérêt Commun / Ordinaires) on pourrait effectivement les appeler de manière générique plaques de chemin. Mais il y eut de nombreuses plaques sur les Routes Départementales et Nationales (lesquelles selon les régimes furent classifiées Royales ou Impériales).
En ce qui concerne les inscriptions dans la base Palissy, il y a déjà quelques panneaux indicateurs enregistrés. Ils font parti du groupe Mobilier Monumental ou de l’Espace Extérieur (TT*) et du sous-groupe Edicule ou Mobilier de l’Espace Public ou du Génie Civil (TG*). Leur définition dans la base Thésaurus:
Plaque, positionnée à un carrefour ou le long d’une voie, indiquant la direction et parfois la distance des lieux accessibles à partir du point où l’on se trouve. Elle peut être dotée d’un éclairage propre.
Vous trouverez en suivant ce lien la liste des plaques ariègeoises protégées sous l’appellation plaques de chemin ou plaque toponymique: ICI
Autre remarque concernant cette base de donnée: les plaques sont considérées comme appartenant à la commune au sein de laquelle elles sont positionnées. Or nous savons que les plaques sur des maisons particulières appartiennent aujourd’hui à leur propriétaire. Cet état de fait est une des conséquences de la loi 55-434 du 18 avril 1955 spécifiant que ces plaques ou toute autre signalétiques non conformes doivent être enlevées. Déjà, en 1946, l’Instruction générale sur la Circulation Routière du 1er aout reléguait cette signalétique au rang des panneaux non conformes.
Sauf dans le cas ou propriétaire et administration ont passé une convention de servitude (ce qui n’est jamais la cas contrairement aux plaques de rues toujours valides), les plaques sont tombées dans le domaine privé. (voir article Whose « plaque » is this ?)
Ceci dit, il est bien évident que cette reconnaissance et protection officielle est une très bonne chose pour ce petit patrimoine routier. C’est sans doute le seul département à s’être livré à cette démarche. Depuis l’inscription, laquelle date quand même d’il y a 25 ans, certaines plaques ne sont malheureusement plus en place. L’inventaire de la plateforme du patrimoine ne comportant pas de photo, on ne saura pas à quoi ressemblaient celles qui ont disparu.
Les plaques référencées sur ce site pour l’Ariège sont localisées par communes sur la carte. En outre quand c’est possible, une datation (année) et la fonderie de fabrication sont précisées. J’ai établi une liste des plaques figurant sur la plateforme et que je n’ai pas référencées: ici (format PDF) ou là (format .DOC)
Et donc si vous avez l’occasion de prendre une photo d’une des plaques figurant dans cette liste de communes merci de bien vouloir me m’envoyer plaquedecocher@gmail.com