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Lison, Calvados: le calvaire, le mât et le petit écolier.

 

Lison

Nous voici au carrefour du Haut Chêne, celui-ci étant formé par l’intersection de la Route d’Isigny (D11) et la rue Terteron (D202). A l’époque de la mise en place des plaques ces deux voies étaient respectivement les Chemin de Grande Communication N° 11 et N°202

-Cliquez sur chacune des deux plaques en angle-

Photographies des plaques: Patrick POITEVIN

La Gare de Lison, fléchée à 1km3 sur la route d’Isigny, tête de ligne du CGC  N°11, mise en service en 1858, n’est pas sur le territoire de la commune de Lison mais à cheval sur Ste Marguerite d’Elle dans le Calvados et Moon-sur-Elle dans la Manche. 

Il y avait bien sûr d’autres plaques et mâts sur cette commune. Faisant partie du canton d’Isigny, les commandes auprès des fonderies arrivaient en gare de Lison. Voici le bordereau* du plan de pose de la 75ème commande sur lequel est précisé que la livraison aurait lieu en gare. Il date du 29 août 1907. Cette commande fut livrée au nom de l’agent voyer de l’arrondissement, ici Eugène LECOUSTOUR. (voir: La journée d’un agent Voyer)

Au menu de cette commande il y avait justement un poteau bi-plaques sur le territoire de la commune de Lison. Nous lisons en haut du bordereau les numéros des chemins concernés par la pose de ces indicateurs. Et c’est  au carrefour formé par l’intersection des CCG 201 et 202 que ce mât fut installé. 

Le plan de pose que voici précise l’endroit exact où il se situait.

-En cliquant avec ouverture dans un nouvel onglet vous aurez ce plan au format 3500 x 2500, chaque indication ainsi lisible-

Evidemment quand on a déterminé l’endroit exact où se situait cette signalétique on se prend à espérer qu’elle y est encore. Google map est l’outil idéal pour procéder à cette vérification.

-Ca aurait été trop beau, mais le calvaire est toujours là, c’est déjà bien !

Et donc la prochaine étape consiste à trouver une photo, au plus tôt de 1907, sur laquelle on peut voir ce mât. Rien de tel qu’une recherche de cartes postales anciennes. Les mots clefs sont donc Lison mais aussi calvaire

-C’est là qu’on commence à avoir des doutes. Non seulement il n’y a aucun poteau devant ce calvaire, mais

il est devant une grande maison qui n’apparaît pas aujourd’hui –

Heureusement, une seconde photo orientée différemment ne laisse plus aucun doute, il y avait une grande maison (qui sans doute est encore là mais cachée par la végétation) derrière ce calvaire.

-Le calvaire, la maison, la rue peuplée de ses habitants, tout est là (sauf le poteau)-

L’absence du mât bi-plaques sur la première photo peut s’expliquer par la date de prise de vue: le cachet de la poste date de 1905, le poteau de 1907. Il faut donc trouver une photo plus récente, mais pas trop quand même. 

Recherches enfin couronnées de succès.

Le calvaire, le mât et le petit écolier…


*Les documents des services vicinaux ont été photographiés et numérisés par moi même en 2016 et 2017 et proviennent des Archives Départementales du Calvados. (Cote: 2625W22)


13 avril 2021

L’actuelle propriétaire de la maison, Mme Simonin, m’a envoyé un sympathique message pour me faire savoir que la maison derrière la calvaire est toujours là. Elle était occupée à l’époque par Mr Chazalette (dont le nom figure d’ailleurs sur le plan de pose) qui était Notaire. Il s’agissait donc d’une Étude Notariale présente au moins depuis 1890. La maison quand à elle daterait d’après une inscription trouvée dans les combles de 1813. 

Quand au petit écolier il se pourrait bien que ce soit le fils Chazalette… L’enquête se poursuit. 


26 avril 2021

Cette communication de la part de M. Jean-Christophe Chazalette, arrière petit-fils de M. Chazalette, Notaire:

Mon arrière grand père Henri Chazalette était notaire à Lison et vivait et travaillait dans ces bâtiments.Tous ses descendants ont continué à l’occuper comme maison de vacances. Y compris moi avec mes parents, oncles et cousins à partir de 1968, puis une fois adulte avec mes enfants à compter de 1983 jusqu’à la vente vers 1987 ou 88.

Et voici le verso d’une carte postale écrite vers 1900 et signée par Madame Chazalette; comme par hasard cette carte est une photographie du calvaire de Lison.