Le Pôle Formation des Industries Technologiques de Saint-Dizier (Ancien CFAI) propose, dans le cadre des formations des apprentis fondeurs préparant un Certificat d’Aptitudes Professionnelles et Baccalauréats professionnels fonderie en trois ans, le remoulage des plaques de cocher (ou autres), qu’elles soient cassées ou non. La seule obligation est de détenir la plaque originale, en un ou plusieurs morceaux.
Outre l’aspect pédagogique évident pour les apprentis, le caractère de sauvegarde du petit patrimoine est ici évident. En effet, l’un des aspects de la préservation des plaques du XIXème début du XXème en fonte ou autre matière avec lettres en relief peut passer par la création de doublons ayant deux vertus:
- d’une part pour les plaques cassées retrouver une plaque neuve avec une durée potentielle de longévité identique à une plaque neuve
- pour une plaque entière, pouvoir préserver l’original en lieu sur -à l’abri- et exposer la reproduction. Compte tenu de la recrudescence de plaques volées en ce moment, cette démarche est une garantie de sauvegarde.
Remouler une plaque cassée, faire un doublon pour conserver les originaux, remettre en état des plaques ternies par le temps, etc… tels sont les objectifs de cette démarche.
Les techniques mises en oeuvre:
Les informations ci-dessous me sont communiquées par Raphaël ROCHER, formateur en fonderie au Pôle formation des industries technologiques de Saint-Dizier.
Le surmoulage entraîne une diminution des dimensions des plaques de l’ordre de 1%.
Nous prenons la plaque originale entière ou cassée, nous en prenons une empreinte soit en sable à prise chimique ou auto durcissant ( Silice + Résine + catalyseur ) qui a un indice de finesse de 120, ou en sable à base d’huile de lin ( si détails fins et précis sur la plaque),ensuite nous réalisons un système de coulée qui permettra de remplir l’empreinte avec de l’alliage liquide, un système de ventilation afin de permettre à l’air, contenue dans l’empreinte, de s’échapper lors de la coulée.
En ce qui concerne l’alliage utilisé, nous coulerons un fonte de base dite FGL 200 ( fonte grise à graphite lamellaire), suivi d’un ébarbage ( retraits des systèmes de coulée et de ventilation, bavures), d’un grenaillage et la mise en peinture.
Il ne s’agit pas de refabriquer une plaque dans les conditions de fabrications initiales du XIXème siècle mais au contraire de faire un fac-similé avec des techniques modernes et des matériaux répondant aux exigences et garanties du XXIème siècle; de même que les rechampissages pratiqués aujourd’hui n’ont rien à voir avec ceux du début du XXème, tant pour les peintures utilisées que pour les procédés.
La forme des plaques, leur taille, n’est pas un obstacle pour leur surmoulage; par exemple les plaques de distances légales en Drôme, les plaques avec de multiples fléchages dans le Calvados peuvent être surmoulées sans problèmes.
-Même ce type de plaque, complexe, peut être remoulé sans problème-
Pour entrer en contact avec le Pôle Formation des Industries Technologiques de St Dizier:
Crédit photos: Ecole de fonderie aux Arts et Métiers 1924 [cours de fonderie pour les jeunes apprentis] : [photographie de presse] / [Agence Rol] Sur Gallica: tapez Fonderie et sélectionnez Images
ARTICLE à partager allègrement….
2 Commentaires
Bonjour Patrick, excellent article et excellente initiative de la part de ce centre de formation.
C’est bien aussi de devoir faire la preuve que l’on possède l’original.
Cela évite les trafics toujours possibles.
C’est une prestation qui manquait dans notre milieu.
Cela complète l’offre de notre ami Jamois.
Merci
Bien cordialement
Bonjour, le remoulage ne peut effectivement se faire qu’à partir d’une pièce qui sert de base à la prise d’empreinte. Il ne s’agit pas de créer une plaque. Après pour la partie finition, ébarbage et peinture, cela fait partie du traitement post-confection des pièces en fonte; certes la remise en état des plaques ternies, leur mise en peinture etc… ne devrait pas être un problème pour cette école disposant d’un matériel professionnel, mais ce n’est pas le sens premier de la démarche, même si c’est toujours possible.