Charbonnières-les-Bains (Rhône)

Voici l’histoire à travers les plaques directionnelles de Charbonnières de son réseau routier au XIXème siècle, début du XXème. Le réseau ainsi reconstitué n’est pas viaire car on trouve une plaque sur le Chemin Vicinal N°14 ce qui laisse supposer que le nombre de voies de ce type était au moins égal à ce numéro. Il s’agit de la version N°2 de ce document car M. Robert ROUX, historien local,  sous l’égide du Président du groupe de recherche de Charbonnière, Michel Calard, s’est penché avec rigueur sur cet aspect de l’histoire patrimoniale de la commune. 

La carte ci-dessous et les citations (traits bleus verticaux) ainsi que certaines indications de cet article sont de sa main. Merci infiniment pour cette participation. 


Créée en 1790 par démembrement de la paroisse de Tassin & Charbonnières, Charbonnières devient Charbonnières-les-Bains par décret publié au Journal officiel le 17 décembre 1897. Ce décret entérina une demande du conseil municipal du 25 avril 1897 justifiée par le développement d’activités thermales, près de la source ferrugineuse découverte en 1778.

Les plaques recensées ici sont toutes sur des Chemins Vicinaux Ordinaires. Trois sont sur la commune, une sur la commune voisine de Tassin mais l’intitulé de la plaque est bien Charbonnières.

Le Chemin de Grande Communication N°7, classé par délibérations du Conseil général des : 29 août 1838, 4 septembre 1839, 29 août 1840, 14 septembre 1842, 4 septembre 1845 et 27 août 1862 eut pour effet en ce qui concerne les trois premières délibérations de fixer son point de départ sur la Route Royale N°7 au lieu-dit des Trois Renards pour rejoindre Villechenève. A noter que son appellation fut de Charbonnières à Feurs (Loire), ce qui signifiait qu’il s’arrêtait à la limite du département sur la route de Feurs. Sa longueur dans le département était de 49kms281 (1888). Mais ne subsiste aucune plaque sur cette ancienne voie. En effet son passage dans la commune se limitait au quartier de Chapoly, la commune participat à son entretien à hauteur de 3% (coût total de l’entretien en 1880: 18000frs, subvention départementale: 11795frs).

La loi du 20 aôut 1881 donnait la possibilité de transformer le statut des chemins ruraux en chemins vicinaux ordinaires (sur proposition du Conseil Municipal) ce qui avait pour conséquence de transfèrer les frais d’entretiens sur la commune. En 1913 on constate que certains chemins de la commune de Charbonnières furent ainsi classifiés. 

Chemins vicinaux ordinaires de Charbonnières avec emplacements des plaques de cochers ©Robert ROUX

Chemins vicinaux ordinaires de Charbonnières avec emplacements des plaques de cochers ©Robert ROUX

LES PLAQUES SUR LES CHEMINS VICINAUX ORDINAIRES. PROVENANCE : FONDERIE BROUSSEVAL

La plaque sur le Chemin vicinal n° 2 se situe sur l’actuelle avenue de la Paix, à l’intersection avec la route de Paris. Toujours dénommé chemin des Brosses dans sa section basse, il rejoignait le chemin vicinal n° 1, dans la partie dénommée chemin des Eaux.

Les Chemins Vicinaux Ordinaires N° 3 et N°4 se croisaient entre le ruisseau de Charbonnières et la Nationale 7. Aujourd’hui respectivement l’avenue Denis Delorme et le Chemin Beckensteiner. Sont d’ailleurs flèchées sur la plaque jallonnant le CVO N°4 la Route Ntle à 0km600 et le pont de Bressonière à 0km300. 

Le Chemin vicinal ordinaire n° 3 reliait la route Nationale n° 7 au C.G.C n° 7. Aujourd’hui, il est successivement dénommé : chemin des Verrières, boulevard Beau Site, chemin Tracol, avenue Denis Delorme et chemin de la Bressonnière.
Le Chemin vicinal ordinaire n° 4, qui avait également pour point de départ la Route Nationale n° 7, s’achève sur le Chemin vicinal n° 3 près de la mairie. Il est aujourd’hui appelé chemin Beckensteiner.

Sur le Chemin de l’Alouette, à 10 mètres de l’ancienne Nationale 7, comme de la frontière entre Charbonnières et Tassin-la-Demi-Lune, cette plaque était sur le Chemin Vicinal Ordinaire N°14. Elle  indique notamment la Halte du Méridien. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’agit pas du fameux garage sur la N7 mais de la gare éponyme. 

La plaque en définitive se situe sur la commune de Tassin-la-Demi-Lune. La ligne frontière passe par le centre de la voie comme on peut le voir sur ce plan openstreet. 

La Halte du Méridien était donc une gare sur la ligne  Mangini de Lyon-Saint-Paul à Montbrison, laquelle fut ouverte entre 1873 et 1876. La gare flèchée à 0km7 a été déplacée plus au sud vers 2012. Cette plaque nous emmène donc vers le Chemin de la Halte du Méridien qui n’en a que le nom puisque la gare n’existe plus à cet endroit. 

Cette Halte  a été ouverte en 1894 à la suite d’une demande de riverains examinée par le conseil municipal de Charbonnières le 22 février 1891.
Un siècle plus tard, en 1994, la halte du Méridien a été transférée à hauteur du Lycée Blaise Pascal, 400 mètres plus au sud, et a été renommée Le Méridien-La Ferrière.

Le Chemin vicinal ordinaire n° 1, dit chemin des Eaux, reliait la Route Nationale n° 7 à la limite des communes de Charbonnières et de Marcy l’Etoile.

DÉLIBÉRATIONS CONSEIL MUNICIPAL du 16 juin 1907

-Extrait de la séance du Conseil Municipal-

Suite à la demande d’un des Conseillers municipaux, M. Baudouin, le Conseil doit se prononcer sur la mise en place de plaques dans les principales artères de la commune. Nous étions déjà bien avancé dans le XXème siècle et l’apposition des plaques peut paraître surprenante alors que les routes et chemins vicinaux de Grande Communication devaient en être pourvus depuis plusieurs décennies. En effet c’est à partir de 1880 qu’un budget significatif fut consacré à la pose de ce type de signalétique dans le Rhône (il y en eut d’autres auparavant notamment avec la fonderie Bouilliant) mais n’étaient concernées que les intersections entres routes Départementales, Chemins de Grande Communication et Chemins d’Intérêt Commun. Or il s’agit ici des artères, cette classification intra-murros ne devant couvrir que les Chemins Vicinaux ordinaires. 

Difficile de dire si cette demande fut réellement suvie d’effet, auquel cas on pourrait penser que les signalétiques porteraient le nom en vigueur depuis 1897: Charbonnières-les-Bains. 

Notons également que jusqu’en 1920 il fut question à l’échelle du département de fourniture complémentaires et de changement de plaques indicatrices. Fin du XIXème et début du XXème le fournisseur principal était la fonderie Brousseval en Maute-Marne.


Document transmis par Michel CALARD – Photographies: Michel CALARD – Rémi GRODSKI – Jean-François LOBREAU

 La Gazette de Cadichon  Juillet-Sept 2022

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Patrimoine Routier

Patrick Rollet
Author: Patrick Rollet

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