Voici deux documents photographiques, le premier sur la commune de Mouzon, Porte de Bourgogne, le second non localisé mais également sur cette même commune. Ces deux photographies peuvent être datées de la première guerre mondiale. Elles proviennent d’une collection en ligne sur le site des archives départementales des Ardennes: MOUZON il y a 100 ans.
PLAQUE DE MENDICITÉ |
Sue cette photographie de la Porte de Bourgogne on remarque un panneau en bois d’interdiction de mendicité: La Mendicité est Rigoureusement Interdite dans la ville de Mouzon.
Un décret organique datant du 5 juillet 1808 oblige chaque département à ouvrir un dépôt de mendicité. Suite à quoi la mendicité pourra être interdite au sein du département.
En 1809 un dépôt de mendicité a donc été créé dans l’ancienne abbaye de Mouzon. La lettre de création date du 29 août 1809 et le décret est promulgué par Napoléon, signé par le secrétaire d’état Hugues B. Maret. Ci-dessous l’intégralité de la lettre, laquelle explicite dans le détail le système de financement de la création du centre ainsi que les modalités financières mises en œuvre pour son fonctionnement, ces mesures tendant à assurer son existence de manière pérenne. Pour résumer, le centre est créé grâce aux crédits départementaux d’une part, des préfectures ou sous-préfecture du département d’autre part. En outre, ses frais de fonctionnement seront financés par une taxe (on parle de dixième) sur les affouages et sur les coupes, ainsi que par une taxe sur les revenus patrimoniaux et octrois des grandes villes ardennaises.
La conséquence directe de la création de ce dépôt est l’interdiction de mendicité s’étendant sur l’ensemble du territoire du département des Ardennes. Chaque mendiant à partir de 1809 devait donc être orienté vers ce centre aux fins de devenir autonome et soient habiles à gagner leur vie par le travail (sic). Ce dépôt pouvait accueillir jusqu’à 500 personnes (des deux sexes).
Pour lire les vignettes cliquez sur la première puis faites défiler.
La plaque en bois visible sur la photo est bien sûr postérieure à la création de ce centre. D’autant plus que les 1 et 7 décembre 1846 un accord est passé entre les préfets de l’Aisne et des Ardennes: le dépôt de mendicité de Montreuil-sous-Laon dans l’Aisne pourra accueillir des mendiants venant des Ardennes. Le centre de Mouzon n’existe plus, il a servi successivement d’hôpital ambulant, de justice de paix, de mairie, d’école etc… une partie du bâtiment servant de gendarmerie(1). Cet accord départemental permettra (de nouveau) de mettre en œuvre l’application du décret organique du 5 juillet 1808 et d’interdire la mendicité dans les Ardennes. En général, cette interdiction déclenche la pose de plaques d’interdiction de mendicité dans le département. Il a dû y en avoir dans les Ardennes mais apparemment aucune ne subsiste.
La plaque en bois précise que l’interdiction de mendier s’applique à la ville de Mouzon. En étudiant les cartes postales on voit que cette plaque est antérieure à 1907. On peut penser qu’elle date du début du XXème ou de la fin du XIXème. Les archives municipales n’étant pas en ligne mes investigations s’arrêtent donc là.
(1) Revue de Champagne et de Brie. Tome quatrième, 17ème année, 2ème série. Imprimé en 1892.
MÂT BI-PLAQUES |
Sur le site des archives cette photographie est intitulée: L’Occupation allemande à Mouzon. Un groupe d’officiers.
Le mât était donc à une intersection, sans doute dans le quartier appelé La Poste. (49.60636976687642, 5.084244099575214). Il existait énormément de mâts dans les Ardennes, à ma connaissance il n’en subsiste qu’un, il est sur la commune de Suzanne: voici le lien vers cette commune: ici.
Cette photo nous permet donc de savoir à quoi ils ressemblaient. Ils provenaient pour la plupart de la fonderie Bidez et Haller à Fumay. Cette usine fut la propriété de M. Lenoir-Patez qui l’exploitèrent jusqu’en 1879. Vendue à M. Deletang, elle passa aux mains de M. Bidez & Haller qui fondèrent le 15 juillet 1897 une société en nom collectif. Elle devînt Bidez et Haller-Châtillon en 1907 (2).
-Sur ce grossissement il semble bien que le nom de la fonderie soit inscrit sous la boule-
(2) Revin, Fumay & Fépin – Cent trente années d’évolution économique sociale et politique – Jean Garand (1962)
Un grand merci à Norbert QUINT pour m’avoir transmis ces documents.
Les plaques de cocher dans les Ardennes ici
Historique des signalétiques du XIXème et réseau routier ici