Ce type de signalétique directionnelle fut mis en place au XIXème siècle, c’était une alternative aux mâts. On les trouve donc aux carrefours et intersections, là où aucun bâti n’est susceptible de supporter une plaque.
A La Bégude-de-Mazenc, en Drôme provençale, il y a une pyramide tronquée surmontée d’une demi-sphère (également appelée selon les publications pyramidion ou pilastre) supportant une plaque épousant sa forme sur l’une des faces. Localement nous sommes à l’intersection entre les Départementales N°74 et 540. A l’époque où la plaque fut mise en place, il s’agissait du Chemin de Grande Communication N°24, lequel allait de Leyne à Châteauneuf-de-Mazenc (nomenclature de 1838).
Il devait y avoir au moins sur l’une des autres faces une seconde plaque, celle qui subsiste était en piteux état comme on peut le voir sur la photographie ci-dessous. C’est la raison pour laquelle M. Alexandre COSTANTINI, bien connu pour son travail de recherches quasiment exhaustives et son action pour la conservation et la promotion de ce patrimoine routier drômois, décida d’entreprendre des démarches pour la restauration de cette plaque.
-La plaque en l’état avant sa restauration-
Un tel projet ne peut aboutir qu’à partir du moment où les intervenants sont sensibilisés et motivés. Ici il s’agissait de la mairie de La Bégude et du Département. La Pierre Plantée (une appellation utilisée par les Services technique de la mairie) étant sur une route départementale, son emplacement ne peut être déterminé que par les services départementaux chargés de la voirie. D’ailleurs, s’il fut envisagé de la replacer au centre du carrefour réaménagé, une opposition formelle des services compétents entraîna sa réimplantation à l’angle nord-ouest du carrefour.
Après plusieurs échanges entre mairie et département, entrecoupés de temps morts, c’est en mars 2021 que M. Costantini put prendre possession de la plaque démontée et entreposée dans les services techniques. Voilà concernant sa restauration ce qu’il en dit:
La faible épaisseur à certains endroits, la rouille incrustée dans les fissures et le taux de phosphore élevé contenu dans la fonte, m’ont empêché de mener à bien la soudure de la plaque.
J’ai donc changé de méthode et l’ai réparée avec une contre-plaque en inox de 3 mm, vissée sur l’arrière.
Le résultat est très correct, et la solidité s’est avérée supérieure aux soudures.
Il restera la peinture à appliquer, le bleu pour le fond avec un RAL 5015 et un blanc pour les lettres avec un RAL 9010
Je l’ai décapée, et j’ai reconstitué certaines lettres « cassées » et bouché les fissures avec du Sintofer ; il ne faudra pas la faire sabler car ce produit n’y résisterait pas.
Et effectivement, quand nous regardons la plaque reposée le résultat est pour le moins magnifique. Le temps et les efforts consentis sont à la hauteur du résultat !
©Photographies Alexandre COSTANTINI