Dans l’ouvrage de Jean Bayle (1) paru en 1995 – SOUVENIRS d’un VIEUX CABOURGEAIS (2) – nous est contée l’histoire d’une plaque en fonte directionnelle peu commune. En effet une énorme erreur orthographique, laquelle ne semble pas avoir été repérée que plusieurs décennies plus tard, a dû plonger une génération dans l’expectative. La voici expliquée dans le texte grâce à des extraits de cet excellent ouvrage.
Voici comment Jean Bayle nous croque cette historiette pour le moins surprenante. Ci-dessous les premières lignes de ce livre, l’auteur se présente:
Cabourgeais, je le suis depuis toujours, je suis né à Cabourg en 1909, ma mère en 1874, et ma grand-mère maternelle en 1840. Mon grand-père était natif de Dives-sur-Mer. Mes premiers (vrais) souvenirs commencent en 1914.
Je ne sais pas à quelle époque on s’est aperçu de cette erreur ni à qui il faut l’attribuer. Mais le fait qu’elle fasse ici l’objet d’un chapitre prouve qu’elle a dû faire couler un peu d’encre.
IL faut quand même dire quelques mots sur A. Piat même si son parcours, non dénué d’intérêt, n’a que peu d’importance pour la suite de cette histoire. Jean Bayle nous dit lui même que c’était un industriel parisien Président du Syndicat. Mais si son nom est attribué à une rue c’est peut-être aussi parce qu’il voulait faire de Cabourg un port de guerre, créer une ville nouvelle avec une bourse, des casernes, une cathédrale… Un port devant faire concurrence au Havre et à Cherbourg ! Un plan permet de prendre conscience du projet pharaonnique qu’il avait en tête: ici. Inutile de préciser qu’il ne fut jamais mis en oeuvre sinon comme il est dit dans un autre ouvrage : «C’est Proust qui aurait été content !».
Eh oui ! La voie A. PIA était devenue la Voie APPIA ! La Via Appia Antica est l’une des plus anciennes voies de Rome et allait à l’origine jusqu’au Brundisium dans le talon de la botte italienne. Elle fut construite en 312 avant J.C. On est loin de Cabourg.
Ce toponyme figura dans les annuaires et sur de nombreux documents, notamment avant 1940.
Effectivement cette plaque n’est plus en place. Elle fut remplacée par une borne mais le nom de la rue n’en fut pas modifié pour autant. Il respecta néanmoins l’orthographe du nom propre.
Cette plaque se trouvait donc sur la grille entourant la Villa Hélène, laquelle fut effectivement le domicile de Alfred Piat. A l’angle formé par la rue Alfred Piat et l’avenue Mermoz, anciennement avenue de Dozulé.
-L’emplacement de la plaque est ici pointée par une petite flèche blanche-
-Villa Hélène en 2008, aujourd’hui non visible de la rue-
Comme le suppute Jean Bayle, il n’est pas impossible que les services municipaux se rendant compte de l’erreur aient démonté cette plaque sans faire de publicité ! Dans ce cas elle pourrait être à l’abri dans un atelier communal ou archivée dans un grenier. Ce serait vraiement génial qu’elle puisse réapparaitre ! Car elle fait maintenant partie de l’histoire de Cabourg !
(1)
Qui mieux que Jean Bayle pouvait nous conter les églises et manoirs des villages augerons ? Lui, qui, ancien instituteur, secrétaire de mairie pendant de nombreuses années de plusieurs de ces charmants villages, a parcouru à travers les verts pâturages, les petits chemins du Pays d’Auge.
(Jacques RICHOMME Maire de Troarn Ancien Député du Calvados)
Né à Cabourg en 1909, cet instituteur laissa à la postérité 3 ouvrages nous replongeant dans la vie caustique de ce début du XXème siècle dans le Pays d’Auge. Il signa également des articles dans la Revue du Pays d’Auge. Cet article permet de parler un peu de lui et de le re-découvrir pour certains, de faire sa connsissance pour d’autres.
(2) Souvenir d’un Vieux Cabourgeais. Vous trouverez cet ouvrage en version numérique facilement, en version papier il est encore disponible sur les sites de ventes d’occasion. Date de parution : 1995.
- Auteur(s) : Bayle, Jean
- Editeur : C. Corlet
- ISBN 2-85480494-5
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