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Histoire d’un mât berrichon

A l’intersection des Chemins de Grande Communication (CGC) N° 24 et d’Intérêt Commun (CIC) N° 8 fut érigé un mât bi-plaques. A l’époque le CGC 24 allait de Vatan à Bourges. Quand au CIC il partait de Reuilly pour rejoindre Graçay. Nous étions vers 1880 et la fonderie qui livra ce poteau et ces plaques à l’Agent Voyer du canton de Vatan était locale puisqu’il s’agissait de G.A CUSSON à Châteauroux. La commande avait été passé et financée par le Conseil Général du département de l’Indre. 

C’est à intersection entre la D16 et la D22 actuelles que fut érigé ce mât, commune de Giroux

Dés 1887, le déclassement des Routes Départementales entraîna une refonte de la classification des voies de l’Indre. La numérotation aurait pu être modifiée par burinage sur les plaques mais ce ne fut pas le cas. Le poteau resta en place mais, vers 1930 il fut ôté par les Ponts & Chaussées. Comme nombre de ses .congénères il aurait pu être remisé, ou vendu au poids, la fonte notamment en période de guerre étant recherchée. Il n’en fut rien. 

La circulation automobile qui se développait entraîna la mise en place d’une nouvelle signalétique, les caractères devant répondre aux critères de lisibilités nécessaires aux automobilistes. Et, chose rarissime, les plaques en fonte servirent de support à de nouvelles plaque: il s’agissait de plaques émaillées fabriquées par les Établissements Gaillard, leur catalogue de fabrication de 1929 les proposant. (1)

Le mât se retrouva donc sur le territoire de la commune de Aize, à quelques kilomètres de son emplacement d’origine: lieu-dit de Villeneuve. 

-Derrière les plaques émaillées se trouvent les plaques en fonte-

-Le sigle du service vicinal du département de l’Indre-

Nous voici en 2019. La municipalité de Aize dont le territoire comprend le lieu où se situe ce poteau, décide de mettre en valeur les plaques en fonte du XIXème siècle: elles sont aujourd’hui cachées par des plaques plus modernes mais qui elles aussi sont périmées. Et de fait, depuis une circulaire de 1955, ces signalisations auraient dû être ôtées puisque en disconformité avec les normes mises en place par la loi 55-434 du 18 avril 1955. 

Il s’adressent pour ce faire à André Bianco, l’un des responsables de l’association Petit Patrimoine Routier en Deux-Sèvres, auteur de plusieurs articles sur le petit patrimoine dans divers médias, notamment le Courrier de l’Ouest. Ce dernier leur conseille de ne pas dépareiller plaques et mâts puisque la commune a la chance de posséder ce dyptique en bon état. 

Ce que la commune fit. La restauration fut effectuée par l’agent technique de la commune. Délibérément sorti des sentiers battus et des teintes traditionnelles avec un choix de couleurs rouges et blancs pour les caractères, nous pouvons voir aujourd’hui ce mât devant la salle des fêtes de la commune. 



(1) Un demi siècle de signalisation routière (p.95) Marina DUHAMEL